Dépistage du cancer de la prostate : le dosage systématique du PSA n’apporte rien

Dépistage du cancer de la prostate : le dosage systématique du PSA n’apporte rien

Source : VIDAL – Cancer de la prostate : résultats de la plus grande étude effectuée sur l’impact d’un dosage du PSA

 

Bien que le dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA après 50 ans en l’absence de signe d’appel ne soit pas recommandé en France, il est encore très souvent prescrit, le plus souvent à l’initiative du médecin généraliste.

Pourtant, les unes après les autres, les études internationales montrent les risques d’une telle pratique (surdiagnostic, surtraitement, possibles effets secondaires physiques et psychologiques majeur), alors que la survie et la détection des cancers les plus agressifs ne semblent pas améliorées.

C’est encore le cas de l’étude publiée le 6 mars dans le JAMA, qui constitue la plus vaste analyse randomisée jamais menée sur cette question.

 

Pendant 10 ans, les auteurs ont suivi 415 357 Anglais âgés de 50 à 69 ans ayant consulté dans 573 cabinets de médecins généralistes et invités, ou non, à effectuer un dosage de PSA.

L’analyse des données montre que la mortalité à 10 ans (en moyenne), spécifique et globale, est comparable chez ceux ayant eu au dépistage par un dosage de PSA (sans signe d’appel) et chez ceux n’en n’ayant pas eu.

De plus, ceux ayant eu un dosage de PSA ont, logiquement, été diagnostiqués de davantage de cancers à faible risque, ce qui les expose aussi logiquement à des risques d’angoisse, voire de surtraitements et eur cortège possible d’effets indésirables pouvant être graves.

Les résultats constatés plaident d’ailleurs aussi en faveur d’une surveillance active en cas de détection d’un cancer non agressif, et non en faveur d’un traitement drastique d’emblée.

Cette grande étude, dont les données vont encore être surveillées pendant plusieurs années afin d’affiner ces conclusions, fournit donc un argument supplémentaire pour soupeser très prudemment la prescription d’un dosage de PSA chez un homme non demandeur, non anxieux et sans signe d’appel

A propos

Médecin Généraliste Diplômé des Facultés de Médecine de Strasbourg et de Lyon DIU de sexologie

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