Le dépistage du cancer colorectal toujours à la peine
Source :Â http://sante.lefigaro.fr/article/le-depistage-du-cancer-colorectal-toujours-a-la-peine/
Damien Mascret observe dans Le Figaro que « quelques jours après lâannonce dâun élargissement des modalités du dépistage du cancer colorectal, lâInstitut national du cancer (Inca) fait opportunément le point sur la participation de la population à ce programme qui concerne 19 millions de personnes en France ».
Le journaliste explique que « le remplacement de lâancien test, Hemoccult II (test au Gaïac), par un test immunologique, le FIT (Fecal Immunological Test de OC-Sensor), soulevait beaucoup dâespoirs. Dâabord sur le plan de ses performances ».
Damien Mascret relève que « le test ne déçoit pas. [â¦] Selon lâévaluation épidémiologique conduite par Santé publique France entre le 14 avril et le 31 décembre 2016, le programme a permis de détecter près de 4300 cancers (2,4 fois plus par rapport au test précédent) et près de 17.000 adénomes avancés (3,7 fois plus par rapport au test au Gaïac), «au prix toutefois de 2,4 fois plus de coloscopies», précise lâInca ».
Le journaliste évoque en outre « la participation, passée sous la barre des 30% au cours de ces 5 dernières années. Le FIT étant plus simple (un seul prélèvement au lieu de trois), les autorités de santé comptaient sur cette nouvelle procédure pour lâaméliorer. Déception, cette fois ».
Il constate quâ« entre lâentrée en vigueur du FIT, le 14 avril 2015, et le 31 décembre 2016, seulement 4.779.845 personnes ont été dépistées, soit 28,6% de la «cible» réelle. Celle-ci représente un peu plus de 16,5 millions de personnes, une fois retirées celles qui sont exclues pour des raisons médicales : antécédents personnels ou familiaux de cancer colorectal, coloscopie dans les cinq années précédentes, maladie inflammatoire de lâintestin, etc. ».
Damien Mascret ajoute que « la participation est un peu plus élevée chez les femmes (30%) que chez les hommes (27,1%) et augmente avec lââge ».
Le Pr Frank Zerbib (CHU de Bordeaux), président du Conseil national professionnel dâhépato-gastroentérologie, observe : « Nous avions fait une enquête auprès du grand public pour comprendre les réticences de certains. La première raison invoquée était que les gens ne se sentaient pas concernés, la seconde quâil fallait manipuler les selles et la troisième, que 15% à 20% ne sâétaient pas rendus chez leur médecin depuis quâils avaient reçu lâinvitation à participer au dépistage ».
Damien Mascret souligne quâ« avec près de 45.000 nouveaux cas et 18.000 décès par an, le cancer colorectal reste pourtant le deuxième plus meurtrier chez lâhomme (derrière le cancer du poumon) et le troisième chez la femme (derrière les cancers du sein et du poumon) ».
Le journaliste note que « la moitié des Français ignore que les symptômes de ce cancer nâapparaissent quâà un stade avancé et même en cas de symptôme, une personne sur trois attend plus de six mois avant de consulter. Résultat, la moitié des cancers du côlon ou du rectum sont encore découverts au stade métastatique ».
Il indique que « des signes encourageants émergent cependant. Le premier repose sur lâenvoi postal du FIT lors dâune relance, et a déjà fait ses preuves en Ille-et-Vilaine, où il a été expérimenté, faisant passer le taux de participation de 36,6% à 51,6% ».
« Le deuxième facteur encourageant, moins glorieux, vient de la fin de la période de flottement entre le passage du test Hemoccult II au FIT. La transition avait été catastrophique, plusieurs milliers de tests Hemoccult II consciencieusement réalisés et envoyés par des personnes éligibles avaient purement et simplement été détruits sans être lus, dans lâattente du nouveau test. Il nây avait de fait pas eu de dépistage pendant tout un trimestre, mais heureusement un certain rattrapage de la participation par la suite », remarque Damien Mascret.
Le journaliste ajoute que « le troisième signe, sans doute le plus favorable, figure dans le communiqué de lâInca, qui indique un taux de participation en hausse à 33,5% sur la période 2016-2017 ».
PS : Le Docteur ZELER en profite pour faire savoir à ses patients qu’il a enfin reçu les tests de dépistage et que vous pouvez vous rendre à son cabinet pour les obtenir.